Victoire
  • Histoires
  • Lifestyle
  • Boutique
Suivez-nous
0
11K
577
Victoire
  • Histoires
  • Lifestyle
  • Boutique
  • Histoires

EDUARDO SEBRANGO : «DROIT DEVANT», SANS TOURNER LE DOS AU PASSÉ

  • Louis-Philippe Trozzo
Total
0
Shares
0
0
0
0
0

A-League, USL, MLS, un parcours jadis inégalé en Ligue des champions… Eduardo Sebrango aura été de toutes les étapes charnières du désormais révolu Impact de Montréal. Aujourd’hui entraîneur des U14 de l’Académie, il ne pourrait être plus heureux de participer à l’écriture d’un nouveau chapitre avec le Club de foot Montréal, tout en espérant que les promesses qui ont été faites dans la foulée de ce changement identitaire seront honorées. Car, comme le club l’a si soigneusement souligné lors de la présentation de son nouveau maillot, Eduardo Sebrango croit résolument que « c’est en sachant d’où on vient qu’on sait où on s’en va. »

Texte écrit par Louis-Philippe Trozzo
Photo d’en-tête par Marc-André Donato

Choisir l’exploit le plus retentissant d’un joueur aussi décoré qu’Eduardo Sebrango n’a rien de facile. L’ancien goleador cubain a notamment remporté cinq championnats en USL, dont deux avec l’Impact, en plus d’avoir largement contribué aux succès du club en Ligue des champions en 2009. On se rappellera que le club mexicain Santos Laguna avait abruptement sonné la fin de l’épopée montréalaise lors d’un quart de finale enlevant au cours duquel Sebrango était entré un peu plus dans les livres d’histoire de l’Impact en inscrivant trois buts.

Mais parmi tous ces coups d’éclat, il y en a un autre qui meuble ses plus précieux souvenirs… La victoire de l’Impact en demi-finale d’association en 2004 contre les redoutables Rhinos de Rochester, club qui, au tournant des années 2000, éliminait presque systématiquement Montréal en séries d’après-saison.

Sebrango insiste d’ailleurs pour dire que cette confrontation est même plus profondément ancrée dans sa mémoire que le triomphe de l’Impact en grande finale quelques jours plus tard contre les Sounders de Seattle…

« Pour gagner le championnat en 2004, on a dû venir à bout de Rochester dans une série aller-retour. C’était le meilleur club à l’époque, raconte-t-il. Je me souviens à quel point Nick De Santis, le coach, était stressé. Il faut dire qu’il est comme ça. Il a beaucoup de passion, il s’investit beaucoup. Il espérait vraiment un meilleur résultat puisque les Rhinos nous avaient déjà éliminés plusieurs fois. »

Pour l’occasion, pas moins de 10 281 spectateurs s’étaient déplacés au Centre Claude-Robillard, un record d’assistance pour l’Impact à l’époque !

Et Sebrango s’en souvient dans les moindres détails puisqu’il avait été le grand artisan de ce tour de force.

« Ça a été deux rencontres incroyables ! Deux matchs très serrés ! On a battu les Rhinos 1-0 à l’aller et au retour, et j’ai marqué le but gagnant les deux fois. C’est l’un des accomplissements dont je suis le plus fier ! », confie-t-il avec un grand sourire.

« Bien sûr, je n’oublie pas ces moments. Mais Nick De Santis et les gars qui étaient là en 2004, eux non plus ils n’oublient pas. Les Gabriel Gervais, Nevio Pizzolitto, Sandro Grande, Lloyd Barker… »

18 septembre 2004. Finale, United Soccer League (USL).
Crédits photo : Club de foot Montréal

UN DEVOIR DE MÉMOIRE

Pour Sebrango, il est primordial que ces exploits restent dans les mémoires et que la nouvelle image de marque résolument tournée « droit devant » n’engloutisse pas un héritage riche en émotions.

« Le club a la responsabilité de promouvoir le passé de l’équipe. Pour moi, c’est indispensable ! Il le fait déjà et il doit continuer de le faire. Mais dans le message, c’est important d’inclure et de rejoindre les générations qui ont suivi les premières années du club. On l’oublie, mais il y a beaucoup de supporters attachés à l’Impact du Centre Claude-Robillard. Le club ne doit pas les oublier ! »

Pour ce faire, Sebrango croit que le CFM pourrait, entre autres, s’inspirer des Canadiens de Montréal, qui mettent régulièrement en scène des joueurs de leur glorieux passé avec ceux du présent et des partisans de toutes les générations.

« Des photos et des vidéos d’anciens joueurs sur Internet, c’est bien, mais le club peut en faire plus », affirme-t-il avant de donner l’exemple d’un événement qui a connu un franc succès :

« Le Match des Légendes avec les Brésiliens, pour moi, c’était fantastique. De pouvoir jouer avec mes anciens coéquipiers, c’était presque un voyage dans le temps ! Et pour les supporters aussi ! Ça demande beaucoup de travail et de planification, mais je pense que c’est le genre d’événement que le club doit continuer d’organiser. »

« Je pense que c’est important qu’on raconte l’histoire du club. Ce sont les bâtisseurs d’hier qui ont permis au club de franchir un nouveau palier en 2021. »

D’ailleurs, pour rendre compte du devoir de mémoire de l’organisation, Sebrango fait remarquer, en toute humilité, que le CFM n’aurait probablement jamais vu le jour si sa génération n’avait pas aussi bien performé sur le terrain.

« Il ne faut pas oublier qu’en 2002, on jouait au Centre Claude-Robillard devant une cinquantaine de spectateurs au plus. Puis, en 2003, 2004, 2005 et 2006, on a été très fort, et ça a beaucoup profité au club. Si on avait été mauvais, peut-être que le président Saputo aurait été forcé de cesser les activités du club, raisonne-t-il. Moi-même je serais probablement parti et je n’aurais pas vécu cette belle histoire qui se poursuit aujourd’hui avec le club. C’est en 2009, quand on a gagné de nouveau le championnat, qu’on a commencé à envisager une montée en MLS. » 

WILFRIED NANCY, CLÉ DE VOÛTE

Au coeur de la tempête provoquée par l’annonce de cette nouvelle identité, Eduardo Sebrango voit en Wilfried Nancy le trait d’union idéal entre le passé et le présent de l’organisation.

À ses yeux, il est précisément l’entraîneur-chef dont le club a besoin pour rebâtir les ponts avec les supporters pour qui le changement identitaire ne rime à rien, mais aussi pour conquérir les amateurs de demain qui n’attendent qu’à être séduits.

« Wilfried, c’est un gars de chez nous. Il est là depuis plus de dix ans. Il a coaché l’académie, il a été entraîneur-assistant et maintenant il est entraîneur-chef. On est très content de le voir accéder à ce poste et de sentir que ce qu’on fait à l’académie est utile et récompensé. Le club a fait un bon choix. »

Sebrango croit effectivement qu’il n’y avait pas meilleur candidat pour diriger le navire montréalais, puisque Nancy en connaît parfaitement la structure, le personnel, et surtout, la relève !

« Non seulement Wilfried nous connaît comme coachs, il nous connaît comme personnes. Il sait comment on travaille, ce qu’on tente d’enseigner aux jeunes. Il croit en l’académie et les jeunes le savent. C’est ce qu’on veut : un lien étroit avec la première équipe. Selon moi, c’est indispensable ! Sincèrement, si aujourd’hui je suis un joueur de l’académie, je suis très excité par l’avenir ! »

Louis-Philippe Trozzo

Chef de la rédaction, Victoire Media

À propos
  • À Propos
  • Contactez-nous
Boutique
  • Victoire 02
  • Abonnement
Abonne-toi

Pour recevoir les dernières nouvelles et histoires de VICTOIRE

Input your search keywords and press Enter.