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MLS is Back : un retour risqué à la merci du chronomètre ?

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Un texte de Sarah Molkhou
Journaliste, M.A. philosophie politique et éthique

C’est LE moment que le monde du soccer professionnel guettait depuis longtemps. Une date fatidique à l’échéance quelque peu tardive pour les décideurs économiques, mais une attente qui n’en finissait plus pour les amateurs du ballon rond après quatre mois d’interruption liée à la pandémie de coronavirus…

Le tournoi de reprise de la Major League Soccer, MLS is Back, s’amorçait officiellement mercredi dans un contexte qui demeure pour le moins incertain pour les professionnels, mais avec des contours tout aussi flous pour les supporters.

Qu’il s’agisse de l’organisation, du fonctionnement ou encore des modalités qui sont désormais propres à cette reprise footballistique, la situation à Orlando n’a pas de quoi faire des envieux. Et les conditions sont bien loin de ressembler à ce à quoi le soccer nous a longtemps habitués. 

Au moment même où les joueurs des 26 équipes prévues pour le tournoi arrivaient au complexe Walt Disney World Resort, le centre névralgique de la reprise estivale du soccer nord-américain, certains ont d’ores et déjà été exclus de la compétition, et ce, avant même que le premier coup de sifflet n’ait été donné.

Il s’agit évidemment des joueurs du FC Dallas, dans la foulée de tests positifs concluants pour l’entraîneur et dix d’entre eux.

Mais pas que…

La ligue a révélé que deux des joueurs du Nashville SC ont également reçu des résultats positifs au cours de la fin de semaine précédant le tournoi. Trois autres le lundi soir. Quatre autres de leurs coéquipiers ont dû subir de nouveaux tests suite à des résultats non concluants. Et ils se sont avérés positifs…

Résultat : le match contre le Fire de Chicago, initialement prévu au premier jour du tournoi, a été reporté. Et dans la foulée des nouvelles contaminations, l’équipe a elle aussi été exclue du tournoi.

Une décision que l’on pensait d’abord moins radicale que celle rendue pour le FC Dallas, mais finalement tout aussi significative de la nouvelle réalité sportive que sous-tendent de telles problématiques épidémiologiques.

En effet, avant même que les crampons ne foulent le gazon, des joueurs ont été exclus d’office de la compétition pour des raisons qui n’entrent pas dans la logique compétitive à laquelle les équipes sportives sont habituellement confrontées.

Normalement, lorsqu’un club est suspendu ou contraint de se retirer d’une compétition, les raisons évoquées par la ligue (ou par une quelconque fédération ou instance sportive) ne s’inscrivent généralement pas dans des justifications tierces. On parle généralement de comportements répréhensibles sur le terrain ou dans les vestiaires, qui forcent la ligue à sévir et à clouer certains joueurs sur le banc.

Il peut évidemment y avoir des raisons médicales suffisantes, mais de là à interdire une équipe complète de prendre part à une compétition, c’est du jamais vu !

Il apparaît donc plus difficile pour un supporter (ou plus largement pour les décideurs d’une équipe et les joueurs eux-mêmes) d’accueillir positivement ce genre de directives, particulièrement lorsqu’elles sont fondées sur un raisonnement qui dépasse celui de la pratique professionnelle du soccer.

Dans le contexte actuel, cela semble acceptable vu la sévérité de la maladie, mais une ligue peut-elle se permettre de normaliser ce type de décision ?

Quelle est la valeur de maintenir une compétition si la compétitivité en son sein est biaisée par les dommages collatéraux d’une pandémie ?

Est-ce viable d’entamer, selon une telle logique transgressive et incertaine, une compétition où les équipes pourraient être exclues pour d’autres motifs que le rendement sportif ? D’autant plus qu’un billet pour la Ligue des champions de la CONCACAF est en jeu !

Que prévoir si lors des phases finales, les joueurs sont testés positifs ? Reporter l’échéance à plus tard, tout en prenant le risque d’éteindre la ferveur des partisans, déjà exclus du paysage ?

Que le FC Dallas, le Nashville SC ou une autre équipe soit favorite ou non pour gagner cette compétition, la viabilité d’une ligue ne dépend-elle pas de la pertinence des adversaires et de la concurrence qui en émane ?

Crédit photo : Major League Soccer

Un tournoi aux conséquences regrettables ?

À l’heure actuelle, il ne semble pas y avoir d’autres clubs qui aient été exposés au virus. Chacun des membres des 26 clubs de la MLS a préalablement dû subir deux tests à 24 heures d’intervalle une semaine avant leur départ, en plus d’en subir un autre une fois en Floride.

Si des joueurs venaient toutefois à être infectés sur place, force serait de constater que le système de protection mis en place par la direction de la ligue n’est pas infaillible.

Là encore, pourquoi maintenir une compétition sans se donner les moyens concrets d’éviter toute forme de risques ?

Il semblerait que les risques soient évalués à la lumière d’impératifs financiers, et ce, malgré un positionnement géographique plus que contraignant. La Floride enregistre à elle seule des milliers de nouveaux cas de COVID-19 sur une base quotidienne depuis quelques semaines…

Dans de telles conditions, comment la MLS peut-elle garantir aux supporters et aux décideurs que cette reprise sera effective et qu’un retour en arrière – à l’image du reconfinement en Floride – ne viendra pas entacher, voire carrément annuler, son programme estival ?

Sarah Molkhou

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